Ici, à Baie Saint-Paul...

...pour encore une semaine. Après direction l'Anse-Pleureuse en Haute-Gaspésie pour une période de trois semaines. Je ne sais pas trop ce qui m'attend, mais c'est un peu ça depuis le début du mois de février. A chaque fois, je ne suis pas déçu et pris au dépourvu par une situation qui ne me plaît pas. Donc, vaut mieux se laisser porter par les expériences et les rencontres.

Le Québec est une région (voir un pays) vraiment particulière, les french canadians n'ont rien à envier aux amerloques. Disons qu'il y a vraiment deux cultures assez différentes, une nord-américaine et une autre latine. Il ne s'agit pas de faire des généralités, donc parlons plutôt au niveau de la gouvernance. La culture québécoise, donc française, passe à l'as sur l'autel du capitalisme anglo-saxon. Je pourrais donner de multiples exemples comme l'abaissement des subventions à la culture à l'exportation, l'ingérence d'Ottawa (le régime fédéral) sur les affaires provinciales qui ne sont pas de son ressort, la sans cesse remise en cause de la loi 101 (sur l'apprentissage du français). La question de l'indépendance du Québec, que le gouvernement canadien transformera en problème comme en France par exemple avec la question de l'immigration, est toujours d'actualité... au Québec. La soi-disante paranoïa fait doucement rire (jaune) les indépendantistes. Un sondage récemment publier montre le fossé qu'il y a entre le Québec et le Roc (Rest of canada), http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/quebeccanada-trouvez-lintrus/3465/#more-3465.

Je pourrais vous donner beaucoup d'exemples. Le tout est de comprendre que quand on vient au Québec, on ne dit pas qu'on va au Canada. Montréal est une exception, et encore celle-ci se vide de sa culture française au fil des années.

En tout cas, et je finirais la-dessus, je voulais annoncer une autre chose. Une expérience qui devrait débuter début juillet. Nous sommes entrain, avec deux amis, de mettre en place un cinéma itinérant de résistances. Nous projetterons le plus souvent des court-métrages. Leïla, une des fondatrices du Cyclope Tour (nom choisi pour le projet) en fait une description parfaite.

"L'idée est d'aller à la rencontre du monde, de créer un espace d'échange et de partage, sur un mode estival et convivial, partager des émotions visuelles, tout en suscitant un "étonnement" autour des idées que l'on porte et transporte (anti-capitaliste, écologiste, décroissante, féministe, artistique, poétique...). 

Loin de la culture de marché et du marché de la culture, nous improvisons cette année ce projet, nous fonctionnons sans subventions, et les projections seront gratuites. Les vidéos peuvent etre de durée variable (court à long métrage), indépendantes, militantes, amatrices, artistico-poétiques, et libres de droits de diffusion."